Robert Goddard, une découverte !!!
- Guy Bonnardeaux
- Marabout Collection
- Messages : 8555
- Enregistré le : lun. 27 juil. 2009 02:00
- Localisation : In A Yellow Submarine on its way to Strawberry Fields, I Imagine ..
Robert Goddard, une découverte !!!
A notre époque, ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de découvrir un grand écrivain avec lequel on a vraiment envie de faire du chemin. C’est dommage mais c’est une réalité. Il y a beaucoup trop de livres qui cachent mal leurs « recettes » de fabrication … Mais quand on peut faire par l’écriture la connaissance d’un talent d’exception, que le plaisir de le lire, de côtoyer ses personnages, de savourer ses trouvailles flattent notre imaginaire, chacun avec sa propre sensibilité, alors, le bonheur est au rendez-vous.
C’est ce qui m’est arrivé avec Robert Goddard.
Journaliste, enseignant, l’homme est Anglais, né en 1954 et ne prend la décision – mais quelle décision – de se consacrer exclusivement à l’écriture qu’au cours des années quatre-vingt. Et plus étonnant encore, le talent, je répète le mot, indéniable de notre auteur ne lui vaut dans les premiers temps qu’un succès d’estime, perdus que sont ses livres parmi des tonnes d’autres choses …
J’avoue à ce propos n’avoir jamais entendu parler de lui ni lu aucune critique ni compte-rendu à son sujet avant que mon attention ne soit attirée, il y a quelques semaines, par la couverture de Heather Mallender a disparu ( Le Livre de Poche n° 32874 ) !
Un paysage grec ( photo de Joana Kruse/Arcangel Images ) en illustration ne pouvait bien-sûr que m’intriguer, m’attirer.
J’ai donc acheté le livre et en ai commencé la lecture dès mon retour en mon antre … pour ne plus m’arrêter jusqu’à son dénouement final, aussi génial qu’inattendu, à la page 714. Ah oui, il écrit de gros bouquins l’ami Goddard…
En quatrième de couverture, Olivia de Lamberterie de Elle écrit, je prends la liberté de citer, cette phrase si juste :
« Robert Goddard signe avec Heather Mallender a disparu un pavé à suspense à devenir asocial et insomniaque »
Et c’est très vrai. Une fois entré dans cette histoire magistralement construite, il est malaisé de refermer le livre pour faire autre chose. On veut savoir.
Harry Mosley Barnett est un peu ( beaucoup ) paumé, alcolo, … Bizarrement, il est protégé et employé par le richissime Alan Dysart qui lui a confié depuis neuf ans la garde de sa propriété de vacances de Lindos, sur l’île de Rhodes. Harry y a pris ses habitudes, ses marques, y a fait des amis, y a élu sa taverna favorite où il met aussi la main à la pâte quand il le faut, il profite du confort de la villa de son protecteur … Harry s’est fondu dans Lindos.
Alan aime réellement Harry et lui passe tout. Et au fur et à mesure où l’on avance dans le récit, la question devient leitmotiv chez le lecteur : mais pourquoi donc ?
Arrive dans la villa, en repos après déprime, Heather Mallender, fille d’industriels qui travaillent avec Alan et qui ont à une époque employé Harry en Angleterre. Cela s’est mal terminé entre eux d’ailleurs et explique pourquoi notre héros malgré lui vit sur Rhodes grâce à la complaisance d’Alan.
Harry apprend à connaître Heather, à la comprendre d’autant plus facilement qu’il connait sa famille, à l’apprécier, à l’aider … jusqu’au jour où sans crier gare, elle disparait. Laissant Barnett seul témoin, dernière personne à l’avoir vue …
On devine la suite : enquête, soupçon, blanchiment et contre-enquête personnelle menée par Harry qui rentre en Angleterre, fouille le passé, suit toutes les pistes, ce qui n’est pas sans danger, et découvre un tas de choses … jusqu’aux vérités et explications finales.
A aucun moment, tout au long du récit, on ne peut avoir une quelconque idée de ce que sera la fin de l’histoire et qui sont réellement ces gens … La marque des grands auteurs du genre.
Roman passionnant, sans faille dans sa construction, sans redite, pas de temps mort, rien n’y sonne faux, les personnages sont solides … Tout contribue au bonheur du lecteur. Le livre a reçu le prix de la sélection des lecteurs en 2013. Son titre original est Into The Blue ( publié par Bantam Press à London en 1990 ).
Thank you very much, M. Goddard. We want more !
Bien entendu, après une découverte de cette valeur, je me suis mis à la recherche d’autres romans de l’écrivain et me suis plongé avec la même satisfaction dans le second opus trouvé, quelques jours plus tard, Le Secret d’Edwin Strafford ( Le Livre de Poche n° 33278 ) et ses nouvelles 743 pages de pur bonheur.
La couverture de Jill Battaglia/Archangel Images donne le ton : on est ici dans l’Angleterre des hauts de forme et puis des melons, de l’élégance classique … Titre original Past Caring, publié par Robert Hale Ltd en 1986.
Le livre aborde un tout autre univers que celui du précédent. Le lecteur est mêlé cette fois aux turpitudes, complots, jeux de rôles auxquels se livrent les politiques du début 1900 et ensuite pour le pouvoir, rien que pour le pouvoir, quelques idéalistes comme Edwin Strafford mis à part.
Edwin Strafford, ministre du gouvernement Asquith, fiancé à une suffragette ce qui est mal vu, voit son univers s’effondrer suite à son refus de saborder Asquith au profit de Lloyd George et tout s’enchaîne. Héros de la guerre des Boers en Afrique du Sud comme de la Grande Guerre, tout lui sera refusé, même son grand amour, mal informée à dessein, s’en détachera et il finira sa carrière, coup de pouce de son ami Churchill, comme consul sur l’île de Madère ou séjournent beaucoup de sujets britanniques. Revenu en Angleterre en fin de vie pour mettre les points sur les i avec tout le monde, il découvrira la vérité sur son histoire et sera éliminé…
Mais l’homme avait écrit ses mémoires et celles-ci mèneront toute la trame du livre, toute la recherche de ce qui est réellement arrivé à cet homme intègre … et aux autres.
Un richissime propriétaire terrien d’Afrique du Sud a acquis la grande et belle maison de Strafford sur Madère, il y a trouvé une partie des mémoires et il charge un historien déchu, Martin Radford, de dégager toute la vérité sur cette affaire.
On retrouve ici une constante chez Goddard peut-être : dans Heather, Harry Barnett est alcolo et bien bas, même chose pour Radford pour d’autres raisons dans cet autre roman.
Il y aura bien des surprises tout au long de ces chapitres une fois de plus bien écrits, bien menés. Goddard nous entortille dans ses histoires et il réussit à nous faire prendre position, fait et cause pour ses « héros » …
Je le répète, Robert Goddard a un talent devenu rare. Il est un écrivain auquel, amateur jamais rassasié de littérature, je me suis attaché. L’écriture est maîtrisée, l’imagination est féconde, on ne peut être déçu. Je n’ai pas lu les versions anglaises mais la qualité de la traduction de ces deux livres de Catherine Orsot Cochard démontre à quel point les textes originaux doivent être de haut niveau.
Et voilà un second « must » que je ne puis que conseiller aux littéraires et amateurs d’intrigues bien menées et bien pensées comme il y en a beaucoup ici sur ce forum.
Je vais acheter le troisième opus disponible en Livre de Poche et vous en parlerai. Il porte le titre Par un matin d’automne …
C’est ce qui m’est arrivé avec Robert Goddard.
Journaliste, enseignant, l’homme est Anglais, né en 1954 et ne prend la décision – mais quelle décision – de se consacrer exclusivement à l’écriture qu’au cours des années quatre-vingt. Et plus étonnant encore, le talent, je répète le mot, indéniable de notre auteur ne lui vaut dans les premiers temps qu’un succès d’estime, perdus que sont ses livres parmi des tonnes d’autres choses …
J’avoue à ce propos n’avoir jamais entendu parler de lui ni lu aucune critique ni compte-rendu à son sujet avant que mon attention ne soit attirée, il y a quelques semaines, par la couverture de Heather Mallender a disparu ( Le Livre de Poche n° 32874 ) !
Un paysage grec ( photo de Joana Kruse/Arcangel Images ) en illustration ne pouvait bien-sûr que m’intriguer, m’attirer.
J’ai donc acheté le livre et en ai commencé la lecture dès mon retour en mon antre … pour ne plus m’arrêter jusqu’à son dénouement final, aussi génial qu’inattendu, à la page 714. Ah oui, il écrit de gros bouquins l’ami Goddard…
En quatrième de couverture, Olivia de Lamberterie de Elle écrit, je prends la liberté de citer, cette phrase si juste :
« Robert Goddard signe avec Heather Mallender a disparu un pavé à suspense à devenir asocial et insomniaque »
Et c’est très vrai. Une fois entré dans cette histoire magistralement construite, il est malaisé de refermer le livre pour faire autre chose. On veut savoir.
Harry Mosley Barnett est un peu ( beaucoup ) paumé, alcolo, … Bizarrement, il est protégé et employé par le richissime Alan Dysart qui lui a confié depuis neuf ans la garde de sa propriété de vacances de Lindos, sur l’île de Rhodes. Harry y a pris ses habitudes, ses marques, y a fait des amis, y a élu sa taverna favorite où il met aussi la main à la pâte quand il le faut, il profite du confort de la villa de son protecteur … Harry s’est fondu dans Lindos.
Alan aime réellement Harry et lui passe tout. Et au fur et à mesure où l’on avance dans le récit, la question devient leitmotiv chez le lecteur : mais pourquoi donc ?
Arrive dans la villa, en repos après déprime, Heather Mallender, fille d’industriels qui travaillent avec Alan et qui ont à une époque employé Harry en Angleterre. Cela s’est mal terminé entre eux d’ailleurs et explique pourquoi notre héros malgré lui vit sur Rhodes grâce à la complaisance d’Alan.
Harry apprend à connaître Heather, à la comprendre d’autant plus facilement qu’il connait sa famille, à l’apprécier, à l’aider … jusqu’au jour où sans crier gare, elle disparait. Laissant Barnett seul témoin, dernière personne à l’avoir vue …
On devine la suite : enquête, soupçon, blanchiment et contre-enquête personnelle menée par Harry qui rentre en Angleterre, fouille le passé, suit toutes les pistes, ce qui n’est pas sans danger, et découvre un tas de choses … jusqu’aux vérités et explications finales.
A aucun moment, tout au long du récit, on ne peut avoir une quelconque idée de ce que sera la fin de l’histoire et qui sont réellement ces gens … La marque des grands auteurs du genre.
Roman passionnant, sans faille dans sa construction, sans redite, pas de temps mort, rien n’y sonne faux, les personnages sont solides … Tout contribue au bonheur du lecteur. Le livre a reçu le prix de la sélection des lecteurs en 2013. Son titre original est Into The Blue ( publié par Bantam Press à London en 1990 ).
Thank you very much, M. Goddard. We want more !
Bien entendu, après une découverte de cette valeur, je me suis mis à la recherche d’autres romans de l’écrivain et me suis plongé avec la même satisfaction dans le second opus trouvé, quelques jours plus tard, Le Secret d’Edwin Strafford ( Le Livre de Poche n° 33278 ) et ses nouvelles 743 pages de pur bonheur.
La couverture de Jill Battaglia/Archangel Images donne le ton : on est ici dans l’Angleterre des hauts de forme et puis des melons, de l’élégance classique … Titre original Past Caring, publié par Robert Hale Ltd en 1986.
Le livre aborde un tout autre univers que celui du précédent. Le lecteur est mêlé cette fois aux turpitudes, complots, jeux de rôles auxquels se livrent les politiques du début 1900 et ensuite pour le pouvoir, rien que pour le pouvoir, quelques idéalistes comme Edwin Strafford mis à part.
Edwin Strafford, ministre du gouvernement Asquith, fiancé à une suffragette ce qui est mal vu, voit son univers s’effondrer suite à son refus de saborder Asquith au profit de Lloyd George et tout s’enchaîne. Héros de la guerre des Boers en Afrique du Sud comme de la Grande Guerre, tout lui sera refusé, même son grand amour, mal informée à dessein, s’en détachera et il finira sa carrière, coup de pouce de son ami Churchill, comme consul sur l’île de Madère ou séjournent beaucoup de sujets britanniques. Revenu en Angleterre en fin de vie pour mettre les points sur les i avec tout le monde, il découvrira la vérité sur son histoire et sera éliminé…
Mais l’homme avait écrit ses mémoires et celles-ci mèneront toute la trame du livre, toute la recherche de ce qui est réellement arrivé à cet homme intègre … et aux autres.
Un richissime propriétaire terrien d’Afrique du Sud a acquis la grande et belle maison de Strafford sur Madère, il y a trouvé une partie des mémoires et il charge un historien déchu, Martin Radford, de dégager toute la vérité sur cette affaire.
On retrouve ici une constante chez Goddard peut-être : dans Heather, Harry Barnett est alcolo et bien bas, même chose pour Radford pour d’autres raisons dans cet autre roman.
Il y aura bien des surprises tout au long de ces chapitres une fois de plus bien écrits, bien menés. Goddard nous entortille dans ses histoires et il réussit à nous faire prendre position, fait et cause pour ses « héros » …
Je le répète, Robert Goddard a un talent devenu rare. Il est un écrivain auquel, amateur jamais rassasié de littérature, je me suis attaché. L’écriture est maîtrisée, l’imagination est féconde, on ne peut être déçu. Je n’ai pas lu les versions anglaises mais la qualité de la traduction de ces deux livres de Catherine Orsot Cochard démontre à quel point les textes originaux doivent être de haut niveau.
Et voilà un second « must » que je ne puis que conseiller aux littéraires et amateurs d’intrigues bien menées et bien pensées comme il y en a beaucoup ici sur ce forum.
Je vais acheter le troisième opus disponible en Livre de Poche et vous en parlerai. Il porte le titre Par un matin d’automne …
- lagon requin
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Re: Robert Goddard, une découverte !!!
Merci Guy pour ce bon commentaire
je rêve d'un train très grand où la paix voyage avec tous les enfants et que nous puissions voir les spectacles de l'amour où on nous donne de l'affection.
Erika Johana Quintero ,14 ans
Erika Johana Quintero ,14 ans
- Guy Bonnardeaux
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- Localisation : In A Yellow Submarine on its way to Strawberry Fields, I Imagine ..
Re: Robert Goddard, une découverte !!!
Encore des livres à ajouter dans ta formidable collection, ami Bernard
Re: Robert Goddard, une découverte !!!
C'est très vrai que quand on plonge dans un bouquin passionnant, on peut devenir très vite asocial et insomniaque jusqu'au mot "Fin"; et asocial, je l'ai été aujourd'hui lors de ma pause déjeuner en lisant ton récit Le Moulin que j'ai repris depuis le début ... ils m'ont juste entendu grommeler à la fin "P..., c'est quand la suite !"
- Guy Bonnardeaux
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Re: Robert Goddard, une découverte !!!
Elle vient, bien chère Madame, elle vient et il va y avoir des surprises , parce qu'on croit se diriger vers .. et bien peut-être non .. Enfin, je me tais sinon je vais perdre mes effets ... Mais c'est agréable que des choses qu'on écrit soient appréciées ... Et après Penoweth, j'en ai deux autres ( d'histoires ) sur le feu .. Mais merci pour l'intérêt, cela me m'apporte beaucoup surtout que Michelle et moi depuis quelques mois on apprécie d'avoir des amis, visibles et virtuels
Re: Robert Goddard, une découverte !!!
Merci Guy pour cette découverte. J'en explorerai la piste dès que possible. Malheureusement, je bosse 10 heures par jour et ne peux me permettre d'avaler 1500 pages en quelques jours Imagine la gueule du mec au taf?
Une petite question bête mais quand tu dis "Le livre a reçu le prix de la sélection des lecteurs en 2013. " . C'est qui les lecteurs (Elle? Lire? etc..)
La réponse n'est pas très importante, j'ai tendance à avoir confiance en tes goùts
Une petite question bête mais quand tu dis "Le livre a reçu le prix de la sélection des lecteurs en 2013. " . C'est qui les lecteurs (Elle? Lire? etc..)
La réponse n'est pas très importante, j'ai tendance à avoir confiance en tes goùts
Re: Robert Goddard, une découverte !!!
ah oui, j'ai confiance dans les goûts de Guy (enfin, pas tout, genre Cabrel ... ) mais c'est vrai que la critique de Elle m'a étonnée. En effet, c'est le genre de magazine féminin comme on dit dans lequel je ne me retrouve pas, il m'ennuie terriblement
- yan59
- Marabout Géant
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- Localisation : un petit village du Ferrain, au nord de Lille
Re: Robert Goddard, une découverte !!!
Prix 2013 des Lecteurs "Littérature" du Livre de Poche, si j'en crois les réponses sur Gogole
Je ne procrastine pas, j'attends d'être plus vieux et donc plus expérimenté !
- Guy Bonnardeaux
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Re: Robert Goddard, une découverte !!!
Je crois aussi que ce sont les lecteurs du Livre de Poche.
Re: Robert Goddard, une découverte !!!
merci Guy pour cette découverte enthousiasmante que tu partages avec nous
Encore des heures de lecture à rajouter à ma liste déjà très longue
Encore des heures de lecture à rajouter à ma liste déjà très longue