Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
- Guy Bonnardeaux
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Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Qui, parmi les amateurs de romans policiers, thrillers et autres polars, ne connait pas Michael Connelly ?
Il est probablement avec James Ellroy ( autre grand auteur du genre à propos duquel je prépare une analyse de livres que je me permettrai de publier ici ) l’un des plus talentueux et prolixes parmi les auteurs américains qui excellent dans ce type de littérature.
Né en 1956, il fut d’abord, comme beaucoup de ses confrères, journaliste et manqua de peu le prix Pulitzer en 1986, démontrant par-là déjà ses grandes qualités de narrateur, de traitement d’un sujet.
A son actif, quelques vingt-cinq ouvrages environ parmi lesquels plusieurs romans d’exception que « l’aficionado » prend beaucoup de plaisir à lire.
Les enquêtes que son héros récurrent Hieronymous Bosch ( Harry ) – comme le peintre flamand auteur du Jardin des délices – mène dans tous les coins, surtout les plus sombres, de Los Angeles sont des modèles du genre.
Le Poète, les neuf dragons et bien d’autres comme Créance de sang dont Clint Eastwood a tiré un très bon film, sont autant de jalons d’une carrière d’écrivain de qualité.
Je viens de finir les égouts de Los Angeles, titre original The black Echo, qui date de 1992 et que j’ai lu en Livre de Poche ( n° 33255 ). A noter qu’en format poche, tous les livres de Michael sont disponibles dans cette collection ou chez Points.
The black Echo, l’écho noir, évoque le milieu des « rats de tunnel » qui, au Vietnam, avaient pour tâche de ramper, nettoyer, vider les tunnels bourrés de pièges creusés depuis parfois bien longtemps mais améliorés et aménagés par le Viet Cong.
C’était une facette du conflit des plus horribles, les combats se déroulant dans ces lieux d’épouvante, ces tunnels piégés, ayant été terriblement sanguinaires.
Les survivants de ces « rats », à l’instar de la plupart de ceux qui ont connu cette folie de guerre dans les jungles et les rizières, ne sont pas sortis indemnes, loin de là, psychologiquement de ces épreuves et on en retrouve quelques-uns ( dont Harry Bosch ) dans ce roman qui raconte par le menu l’enquête que mène notre homme sur deux braquages et des assassinats perpétrés par d’anciens « rats » au départ des canalisations souterraines de L.A.
Ces braquages ont pour objets les fortunes accumulées pendant le conflit par des officiers de la police vietnamienne passés aux Etats-Unis après la débâcle de Saigon en 1975 …
Bosch est confronté aux crimes mais doit aussi tracer sa route dans les luttes internes, les petits et grands secrets du LAPD
( Los Angeles Police Department ), du F.B.I. et des AI ( les bœufs carottes locaux ).
Comme toujours le dénouement sera bien ficelé même si Connelly, par touches légères, petites informations distillées çà et là, amène son lecteur à pressentir l’une ou l’autre vérité.
Bien écrit ( traduction signée Jean Esch ), ces 568 pages denses et rythmées racontent l’enquête avec précision, décrivent les coups fourrés des uns envers les autres et ne taisent pas les laideurs de Hollywood et du peuple de ses rues. Tous les drames d’une histoire qui s’étend sur neuf jours pour prendre fin un lundi 28 mai, jour du Mémorial Day des combattants de la guerre du Vietnam.
Le Purple Haze de Jimi Hendrix est évoqué au détour de l’une ou l’autre page dans des lieux et circonstances pour lesquels la chanson n’a pas été écrite mais évoque bien les cauchemars colorés d’un protagoniste tandis que le célèbre tableau d’Edward Hopper ( ce peintre attachant dont je vous ai déjà parlé dans cette rubrique ) intitulé Nighthawks devient une sorte de fil qui relie Bosch et son équipière imposée du F.B.I., Eleanor Wish.
Du très bon donc, intelligent, avec une solide trame de récit, de l’imagination, de l’action – parfois très violente mais c’est la règle du genre qui ne met pas en scène des enfants de chœur – et une description sans concession des arcanes et tares des services de police de L.A.
Il y a chez Michael Connelly une minutie dans la narration qui attache le lecteur au livre qu’il tient entre les mains. Une qualité essentielle qui fait de lui, à mon sens, un très grand auteur.
Il est probablement avec James Ellroy ( autre grand auteur du genre à propos duquel je prépare une analyse de livres que je me permettrai de publier ici ) l’un des plus talentueux et prolixes parmi les auteurs américains qui excellent dans ce type de littérature.
Né en 1956, il fut d’abord, comme beaucoup de ses confrères, journaliste et manqua de peu le prix Pulitzer en 1986, démontrant par-là déjà ses grandes qualités de narrateur, de traitement d’un sujet.
A son actif, quelques vingt-cinq ouvrages environ parmi lesquels plusieurs romans d’exception que « l’aficionado » prend beaucoup de plaisir à lire.
Les enquêtes que son héros récurrent Hieronymous Bosch ( Harry ) – comme le peintre flamand auteur du Jardin des délices – mène dans tous les coins, surtout les plus sombres, de Los Angeles sont des modèles du genre.
Le Poète, les neuf dragons et bien d’autres comme Créance de sang dont Clint Eastwood a tiré un très bon film, sont autant de jalons d’une carrière d’écrivain de qualité.
Je viens de finir les égouts de Los Angeles, titre original The black Echo, qui date de 1992 et que j’ai lu en Livre de Poche ( n° 33255 ). A noter qu’en format poche, tous les livres de Michael sont disponibles dans cette collection ou chez Points.
The black Echo, l’écho noir, évoque le milieu des « rats de tunnel » qui, au Vietnam, avaient pour tâche de ramper, nettoyer, vider les tunnels bourrés de pièges creusés depuis parfois bien longtemps mais améliorés et aménagés par le Viet Cong.
C’était une facette du conflit des plus horribles, les combats se déroulant dans ces lieux d’épouvante, ces tunnels piégés, ayant été terriblement sanguinaires.
Les survivants de ces « rats », à l’instar de la plupart de ceux qui ont connu cette folie de guerre dans les jungles et les rizières, ne sont pas sortis indemnes, loin de là, psychologiquement de ces épreuves et on en retrouve quelques-uns ( dont Harry Bosch ) dans ce roman qui raconte par le menu l’enquête que mène notre homme sur deux braquages et des assassinats perpétrés par d’anciens « rats » au départ des canalisations souterraines de L.A.
Ces braquages ont pour objets les fortunes accumulées pendant le conflit par des officiers de la police vietnamienne passés aux Etats-Unis après la débâcle de Saigon en 1975 …
Bosch est confronté aux crimes mais doit aussi tracer sa route dans les luttes internes, les petits et grands secrets du LAPD
( Los Angeles Police Department ), du F.B.I. et des AI ( les bœufs carottes locaux ).
Comme toujours le dénouement sera bien ficelé même si Connelly, par touches légères, petites informations distillées çà et là, amène son lecteur à pressentir l’une ou l’autre vérité.
Bien écrit ( traduction signée Jean Esch ), ces 568 pages denses et rythmées racontent l’enquête avec précision, décrivent les coups fourrés des uns envers les autres et ne taisent pas les laideurs de Hollywood et du peuple de ses rues. Tous les drames d’une histoire qui s’étend sur neuf jours pour prendre fin un lundi 28 mai, jour du Mémorial Day des combattants de la guerre du Vietnam.
Le Purple Haze de Jimi Hendrix est évoqué au détour de l’une ou l’autre page dans des lieux et circonstances pour lesquels la chanson n’a pas été écrite mais évoque bien les cauchemars colorés d’un protagoniste tandis que le célèbre tableau d’Edward Hopper ( ce peintre attachant dont je vous ai déjà parlé dans cette rubrique ) intitulé Nighthawks devient une sorte de fil qui relie Bosch et son équipière imposée du F.B.I., Eleanor Wish.
Du très bon donc, intelligent, avec une solide trame de récit, de l’imagination, de l’action – parfois très violente mais c’est la règle du genre qui ne met pas en scène des enfants de chœur – et une description sans concession des arcanes et tares des services de police de L.A.
Il y a chez Michael Connelly une minutie dans la narration qui attache le lecteur au livre qu’il tient entre les mains. Une qualité essentielle qui fait de lui, à mon sens, un très grand auteur.
Modifié en dernier par Guy Bonnardeaux le dim. 26 août 2018 16:23, modifié 1 fois.
Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Tiens je l'ai en lecture, enfin dans ma pile de lecture. Et puisque tu en parles, je vais peut-être l'attaquer ??? J'étais parti pour lire un Izner, "Mystère rue des St pères"
Paris, juin 1889 : le monde entier se presse à l'Exposition Universelle où la Tour Eiffel, qui vient d'être achevée, accueille plus de mille visiteurs par jour. Les Français s'aperçoivent qu'ils ont un Empire colonial en découvrant les pavillons exotiques et les villages indigènes groupés au pied d'un des temples d'Angkor reconstitué. C'est dans cette ambiance de kermesse que survient une série de morts inexpliquées. Les victimes ne présentent aucune blessure apparente et, hormis le fait d'avoir été présentes à l'Exposition, rien ne les relie entre elles. Victor Legris, propriétaire d'une librairie rue des Saints-Pères, n'aurait nulle raison de se mêler de ces affaires s'il n'était intrigué par le comportement de son père adoptif et associé, Kenji Mori. Il décide d'enquêter, au risque de voir basculer toutes ses certitudes...
Si les cons étaient fluorescents, ce serait la terre qui éclairerait le soleil !!!
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Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Rue des saints-pères ! Que de souvenirs pour moi !
J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler (Pierre Reverdy)
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Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Avec Tapie ?
C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son que certains ont l'air brillant avant d'avoir l'air con
https://www.flickr.com/photos/gildays/
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Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
je dois avoir une dizaine de Connelly et "le poète" est pour moi un thriller incontournable.Un vrais classique du genre comme l'est le " Nécropolis" d'Herbert Lieberman. Deux livres à lire et à relire !
Mike
Mike
Tout ce qui n'est ni une couleur, ni un parfum, ni une musique, c'est de l'enfantillage.
Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Juste pour vous amis du "bleu", notez que j'ai posté l'autre version (du bon côté de l'histoire) des combats dans les tunnels qui permettaient aux troupes du Général Giap de relier le Nord Vietnam au Sud en passant par le Laos en échappant aux B52, bombes au napalms et autres poisons qui tuent encore des enfants vietnamiens. Ce héros était le Colonel Sergine, bienconnu des moraniens.
A noter que la belle Eleanor Wish, agent spécial du FBI, qui donne un coup à Hieronymus Bosch dans 3les égouts de Los Angeles" (Harry dans les romans) donnera secrétement un enfant à Bosch.
Il découvrira bien plus tard l'existence de cette fille alors que sa mère est tombée du côté obscur de la force. La belle Eleanor me faisait penser à Mimsy Farmer. Nous ne la reverrons plus car Connelly la tue à Hong Kong dans "Les neufs dragons". Maddie, sa fille, a fait une grosse bourde au pays des Triades. Les "bons" pères de famille auront du mal à finir ce polar fascinant de 2011.
A noter que la belle Eleanor Wish, agent spécial du FBI, qui donne un coup à Hieronymus Bosch dans 3les égouts de Los Angeles" (Harry dans les romans) donnera secrétement un enfant à Bosch.
Il découvrira bien plus tard l'existence de cette fille alors que sa mère est tombée du côté obscur de la force. La belle Eleanor me faisait penser à Mimsy Farmer. Nous ne la reverrons plus car Connelly la tue à Hong Kong dans "Les neufs dragons". Maddie, sa fille, a fait une grosse bourde au pays des Triades. Les "bons" pères de famille auront du mal à finir ce polar fascinant de 2011.
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Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
J'ai aussi beaucoup aimé lire les neuf dragons.
Le livre dont parle Michel m'attire lui aussi.
Le livre dont parle Michel m'attire lui aussi.
Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Pour en revenir à Connelly, j'ai ceux-ci en stock :
Le dernier coyote
Les égouts de Los Angeles
L'oiseau des ténèbres
Créance de sang
Los Angeles river
La glace noire
Le dernier coyote
Les égouts de Los Angeles
L'oiseau des ténèbres
Créance de sang
Los Angeles river
La glace noire
Si les cons étaient fluorescents, ce serait la terre qui éclairerait le soleil !!!
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Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Cachi a écrit :
Juste pour vous amis du "bleu", notez que j'ai posté l'autre version (du bon côté de l'histoire) ( une question ??? qui ou quoi décide du bon côté des choses ??? les opinions politiques ???? ) des combats dans les tunnels qui permettaient aux troupes du Général Giap de relier le Nord Vietnam au Sud en passant par le Laos en échappant aux B52, bombes au napalms et autres poisons qui tuent encore des enfants vietnamiens
J'aimerais lui faire remarquer que je ne prends pas du tout position dans mon compte-rendu étant de toute manière contre toutes les guerres. Comme tout le monde ado à cette époque, j'ai d'ailleurs la conviction que cette guerre horrible était non seulement absurde mais aussi mercantile, poussée par LBJ, le lobby des armuriers, pourrie par les trafics de drogue mis sur pied par d'anciens de la CIA, les parrains, etc ... Nous avons tous nos connaissances de l'Histoire, Cachi, et personnellement je n'aime pas beaucoup, j'ai passé l'âge, recevoir des leçons, ce n'est pas la première fois que cela arrive de ta part. Nous étions vivants à l'époque du Vietnam et suivions ce qu'on voulait bien nous montrer et nous avons aussi étudié par la suite ce qui s'est ou non passé...
J'ai simplement écrit cette petite intro du livre, non pas pour donner un point de vue sur le Vietnam mais pour partager comme toujours mes découvertes de lecture. Je lis beaucoup puisque, comme tu me l'as fait remarquer "avec délicatesse" par un MP sur Pink Floyd, "j'ai plus de temps libre que toi". Ben oui, étant à la retraite ! Et je confirme à ce sujet ce que je t'ai répondu : j'aimerais bien avoir les années en moins en âge qui me permettraient d'encore travailler !!
Ceci dit sans rancune. J'accepte le débat, la critique, j'ai l'esprit large mais des leçons, point trop n'en faut. En toute amitié Cher Cachi.
Juste pour vous amis du "bleu", notez que j'ai posté l'autre version (du bon côté de l'histoire) ( une question ??? qui ou quoi décide du bon côté des choses ??? les opinions politiques ???? ) des combats dans les tunnels qui permettaient aux troupes du Général Giap de relier le Nord Vietnam au Sud en passant par le Laos en échappant aux B52, bombes au napalms et autres poisons qui tuent encore des enfants vietnamiens
J'aimerais lui faire remarquer que je ne prends pas du tout position dans mon compte-rendu étant de toute manière contre toutes les guerres. Comme tout le monde ado à cette époque, j'ai d'ailleurs la conviction que cette guerre horrible était non seulement absurde mais aussi mercantile, poussée par LBJ, le lobby des armuriers, pourrie par les trafics de drogue mis sur pied par d'anciens de la CIA, les parrains, etc ... Nous avons tous nos connaissances de l'Histoire, Cachi, et personnellement je n'aime pas beaucoup, j'ai passé l'âge, recevoir des leçons, ce n'est pas la première fois que cela arrive de ta part. Nous étions vivants à l'époque du Vietnam et suivions ce qu'on voulait bien nous montrer et nous avons aussi étudié par la suite ce qui s'est ou non passé...
J'ai simplement écrit cette petite intro du livre, non pas pour donner un point de vue sur le Vietnam mais pour partager comme toujours mes découvertes de lecture. Je lis beaucoup puisque, comme tu me l'as fait remarquer "avec délicatesse" par un MP sur Pink Floyd, "j'ai plus de temps libre que toi". Ben oui, étant à la retraite ! Et je confirme à ce sujet ce que je t'ai répondu : j'aimerais bien avoir les années en moins en âge qui me permettraient d'encore travailler !!
Ceci dit sans rancune. J'accepte le débat, la critique, j'ai l'esprit large mais des leçons, point trop n'en faut. En toute amitié Cher Cachi.
- S.S.S.
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- Enregistré le : ven. 10 juil. 2009 02:00
- Localisation : A côté de mes pompes
Re: Dans les égouts de Los Angeles avec Michael Connelly
Toutes mes excuses de n'avoir pas suivi attentivement tous les propos tenus dans ce post...
Sinon, je serais bien évidemment intervenu...
Sinon, je serais bien évidemment intervenu...
J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler (Pierre Reverdy)