Jim Harrison et une odyssée américaine ...

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Guy Bonnardeaux
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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par Guy Bonnardeaux »

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Vient de sortir ...
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Guy Bonnardeaux
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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par Guy Bonnardeaux »

En fait, ce que nous propose ici LIRE, c'est un peu la transcription par écrit de ce que nous avait montré François Busnel cet été, dans son émission Carnets de route consacrée à la région de la Yellowstone River et aux écrivains qui, comme Jim, vivent dans cette partie du Montana, notamment.

C'est François Busnel bien-sûr qui signe l'article et l'interview, le tout faisant 14 pages au total, ce qui n'est pas mal.

Jim dit beaucoup de choses profondes, notamment sur Wounded Knee, l'Amérique telle qu'elle est, qu'il la voit et sur bien d'autres sujets, personnels ou autres.

J'aime particulièrement cette phrase si juste, je cite :

"Donner une voix aux gens qui n'en ont pas, je crois que c'est ça, la responsabilité de l'écrivain ". page 37 du magazine.

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Guy Bonnardeaux
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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par Guy Bonnardeaux »

Climat gris et moche ce week-end, alors pourquoi ne pas plonger dans l'univers de Jim Harrison ...

NORD-MICHIGAN ( 10/18 n° 2205 ) – Titre original Farmer[/align]

« Joseph pensait que Keats et Whitman, et le jeune Samuel, d’une certaine manière, vivaient dans les contrées illimitées de leur imagination. » p. 159
ImageImage Jim Harrison faisait une fois de plus avec ce roman une éclatante démonstration. Celle qui prouve que l’on peut passionner son lecteur en lui racontant une histoire d’une simplicité désarmante, sans grande héroïne ni héros flamboyant. Mais en lui offrant toujours ces phrases poétiques odes à la nature sauvage ou pleines d’humour dont il a le secret.

« Trois feuilles de peuplier, arrachées par l’orage, étaient collées au pare-brise. Celle dont le bord était ourlé se décolla et ne disparut qu’un moment plus tard, lavée par la pluie. »
p. 138

Il nous conte ici les aventures et mésaventures d’un fermier quadragénaire du Nord-Michigan qui officie aussi, sans diplôme, à titre d’enseignant pour les enfants et ados du voisinage, ces familles qui se connaissent toutes, ces gens perdus dans une région peuplée essentiellement de descendants d’immigrés suédois, d’animaux de ferme au milieu des forêts, des lacs, des rivières et d’une faune comme d’une flore sauvage et de grande beauté.

« (…) sur la balancelle de la véranda, écoutant les craquements des charnières rouillées et les grenouilles de l’étang dont le bruit était si continu que les gens en oubliaient même l’existence. » p. 162

Nous sommes en 1956. Sortie du film La fureur de vivre avec James Dean. Un événement considérable pour les jeunes esprits qui a pour conséquence qu’un des protagonistes de notre roman porte ostensiblement une copie du plus célèbre blouson rouge de toute l’histoire du cinéma.

Quant à notre personnage principal, Joseph Lundgren, il vit dans la ferme familiale, désertée par ses sœurs, en compagnie de sa mère. Très jeune, un accident lui a endommagé une jambe et il ne se déplace plus qu’aidé d’une canne, ce qui ne l’empêche bien entendu pas, de courir les bois, de chasser, de pêcher avec le Docteur Evans ou seul, de s’envoyer pas mal d’alcool et de courtiser ( le mot est faible quand il s’agit d’un écrit de Jim ) son amie de toujours, Rosalee, la mère du porteur du blouson rouge, veuve du meilleur ami de Joseph, Orin qui était pilote de chasse, héros de la seconde guerre mais disparu en Mer de Chine pendant celle de Corée.

« Les oiseaux attendaient un vent favorable, un vent du nord-ouest qui viendrait du Manitoba par exemple. Et puis un jour ils partaient, laissant derrière eux quelques traînards écervelés. » p. 179

Joseph compte une jumelle parmi ses sœurs, Arlice, avec qui il est demeuré très lié même si elle vit à New York. Depuis la grosse pomme Arlice n’ignore rien des activités, des débordements, des drôleries de son frère, les nouvelles et potins ne craignant pas les distances, et elle accourt dès que cela lui semble utile, alertée par le Docteur Evans ou quelqu’un d’autre ..

« La voiture du docteur stoppa et les insectes se rassemblèrent aussitôt en nuées dans la lumière des phares. » p. 163

La logique veut que Joseph et Rosalee finissent pas convoler en justes noces mais cela n’ira pas tout seul, Catherine, une élève plus que délurée de notre fermier-professeur débarquant tout à coup dans la vie affective de ce dernier
( l’expression vie affective est également faible quand il s’agit d’un écrit de Jim ) et remettant tout le scenario en question. Des anecdotes, des situations tragi-comiques, des drames, des souvenirs doux ou douloureux occupent ces pages à la lecture desquelles on s’émeut, on rit beaucoup aussi. Comme toujours avec Jim.

« Tu raisonnes comme si tu pouvais retourner une balle de golf dans tous les sens avant de décider quel est le bon angle pour frapper. » p.192

Bon amusement !

La lecture de Nord-Michigan terminée, la météo étant toujours aussi grise, je me suis lancé hier matin dans cet autre roman pour le terminer dans la soirée, sans vraiment me rendre compte que je l’avais littéralement dévoré...
SORCIER – 10/18 n° 1987 – Titre original Warlock « Fous-toi la paix ! » p.170
ImageImage « A quoi bon se plaindre de la pluie et du gel puisqu’ils existent. » p. 174

Les premières pages ne m’enthousiasmaient cependant pas trop, Jim s’évertuant à truffer son texte d’images scabreuses et crues comme il le fait ( trop ) souvent. Ce n’est qu’après quelques chapitres que l’histoire démarre et que ce livre devient passionnant, amusant, débordant de phrases bien tournées et intelligentes, qu’il frise avec le polar et donne au lecteur l’envie d’en savoir plus, d’en connaître le dénouement. Tout en s’amusant beaucoup.

« Je suis désolée, nous n’acceptons pas les chiens.
- Veuillez remettre cette obole à l’église de votre choix, dit Sorcier en ajoutant un billet de cent dollars au prix de la chambre. Je suis vraiment très fatigué.

La vieille dame regarda le billet et décida d’assouplir le règlement.
« Je vous remercie beaucoup. Après tout, les chiens sont également des créatures du Bon Dieu.
- C’est absolument vrai, chère madame. Bien sûr, Jésus avait une préférence pour les brebis, mais on ne peut pas toujours se promener avec une brebis n’est-ce pas ?
- Non, bien sûr.
» p. 152

Comme à chaque fois, l’auteur écrit des phrases bourrées de détails, d’anecdotes, de références et d’humour bien entendu. Quand son héros, par exemple, croit qu’il doit agir dans le secret le plus absolu et qu’il parle au téléphone avec son commanditaire, cela donne ceci :

« Rabun ? C’est Sorcier.
- Quoi ?
- Sorcier. C’est un nom de code. C’est Johnny.
- Ah bon ! Vous êtes dans le G.N. ?
- Pardon ?
- Dans le Grand Nord ?
» p. 159

Je préfère ne pas résumer le livre pour laisser aux lecteurs éventuels le plaisir de la découverte de cette histoire finement ficelée qui démontre une fois encore quel écrivain d’exception est Jim Harrison.

« Lorsqu’il eut enfin une idée, Aurora ronflait déjà, mais avec délicatesse. » p.167

Au plus je lis Jim et que je pénètre dans son monde, son imaginaire, au plus je me dis qu’il eut été bien triste de ne pas avoir ouvert un jour l’un de ses livres …

Bien, je vais maintenant me plonger dans DALVA, … ce qui fera plaisir à notre ami Cachi …

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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par cachi »

Et oui :D

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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par Guy Bonnardeaux »

:pouce: :D :D

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cachi
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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par cachi »

Je vois Guy que tu as commencé. :D
"Dalva" c'est un opus volumineux comme sa suite mais que du bon :D
Je te laisse l'adjectif supplémentaire mais moi ça m'a remué tant de choses...Très en avant sur son époque le grand père... :D

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Guy Bonnardeaux
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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par Guy Bonnardeaux »

Je le termine, j'ai beaucoup aimé, comme j'aime tout Jim mais c'est vrai que ce livre "remue" beaucoup de choses sur l'Amérique et les gens qui en ont fait ce qu'elle est.

J'ai particulièrement aimé le livre 2, raconté par Michael où il est beaucoup question du grand Cheval enchanté ( et non pas fou comme le sous-entend Crazy Horse ) qui, à son époque, était un peu comme une rock star à la nôtre. Il n'existe pas de photo de lui, juste un dessin de son horrible assassinat. Contrairement à d'autres grands chefs qui ont été photographiés et dont j'ai des clichés dans un livre américain fouillé sur le sujet, un bouquin dont je reparlerai plus tard.

On en peut qu'encourager nos amis à lire Dalva. Et à réfléchir à ce que Jim raconte avec son talent, ses phrases, son vocabulaire et toute son humanité.

Et dans la foulée, à lire tout Jim ...
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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par Telly »

A force de lire ce forum j'ai tendance à me laisser influencer :suspect:
Ainsi je viens d'acheter Dalva. J'espère que le récit sera à la hauteur de mes attentes parce qu'avec vos critiques dithyrambiques j'ai placé la barre assez haut ! :twisted:

Telly (toujours disponible pour de nouvelles expériences)

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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par S.S.S. »

Il n'y a pourtant pas de gourou, ici... :fume:
J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler (Pierre Reverdy)

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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par quebecois »

S.S.S. a écrit :Il n'y a pourtant pas de gourou, ici... :fume:
tu en es sûr ????

Québécois (qui a mis son accent circonflexe)

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Re: Jim Harrison et une odyssée américaine ...

Message par S.S.S. »

Sûr :D
J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler (Pierre Reverdy)

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