Jean Giono
Jean Giono
Au fil des ans, je complète ma collection des livres de Jean Giono, un auteur que j'aime particulièrement.
Jean Giono, cet immense écrivain !
Pour ceux qui l'ont lu, il prend place sans problème aux côtés des plus grands écrivains américains. Il est leur égal. Pour les autres, qui n'ont pas lu Giono, et qui n'ont de son œuvre qu'une vision régionaliste (pour eux, Giono, c'e n'est que la Provence. D'ailleurs, cen'est pas nouveau, certains critiques déjà disaient à l'époque : "Monsieur Giono conjugue le verbe "Je suis de Manosque" à tout les temps"), bref, pour tout ceux qui ne l'ont pas lu mais qui savent toujours tout, tant pis ! Leur part du trésor leur passera sous le nez ! Pour nous, la danse ininterrompue de l'Aventure, des voyages, des couleurs, des rencontres ...
Il faut lire Giono.
Le Hussard sur le toit est l'un des plus grands romans d'aventure jamais écrit, Naissance de l'Odyssée raconte comment Ulysse le menteur fut le premier des conteurs, Le Serpent d'étoiles est un long voyage haletant, il en va de même pour Jean le Bleu (dont j'avais à l'époque livrer quelques citations sur ce forum bleu aussi !), L'Iris de Suse est un récit aiguisé à la lame du couteau, Deux cavaliers de l'orage : le titre seul donne envie d'ouvrir le livre, Un roi sans divertissement, Colline, ainsi que les nouvelles contenues dans L'eau vive et le Déserteur, chacun de ces textes s'alignent aux côtés de ceux de grands auteurs comme Faulkner ou Steinbeck : ils ont l'acuité des premiers romans noirs américains, de Caldwell et d'autres, ces articles et écrits pacifistes aujourd'hui réunis dans un recueil du même nom, auquel on peut ajouter Le grand troupeau qui raconte la folie de la Grande Guerre et vous serre la tête et le cœur mieux que beaucoup d'autres romans traitant de la même période ... ces livres et beaucoup d'autres encore. Giono a beaucoup - et bien - écrit.
... Notamment Pour saluer Melville, celui que je viens d'achever, celui qui a motivé l'écriture de ces quelques lignes, et qui n'est plus ni moins qu'une aventure inédite de Corto Maltese ! Surprenant ! Formidable ! Jamais ces deux figures n'auront été aussi proches.
En 1941, Giono qui a traduit Moby Dick quelques années auparavant tire son chapeau à cette œuvre majeure et à son auteur. Surtout à son auteur.
S'en suit la relation d'une partie de la vie de Melville. Un essai ? Un hommage romancé. Et ce petit goût maltesien - dans le rythme du récit, dans les personnages, les décors - donne encore plus de saveur à la lecture. Une seconde Ballade de la mer salée ? D'autres Celtiques ... ?
En 184 pages seulement, on a tout.
La mer, la terre, "l'envers, l'endroit, l'orient, l'occident" , Melville/Maltese, l'Ange terrible riant par-dessus son épaule, la belle Adelina W. faisant la contrebande du blé pour l'Irlande qui meurt de faim, sans oublier le mythique caban, car Giono nous apprend où et quand notre héros l'a acheté."Ample, chaud, authentique, usé de pluie, de vent et de travail, couleur de nuit sur la mer, un truc à se mettre à genou devant. Une vraie "cabane", une vraie "maison de marin". L'Aventure autour du monde, l'Aventure Intérieure. Les mille mystères.
Tout.
Et l'on scrute avec l'auteur "ces espaces extraordinaires".
Il faut lire et relire Giono ! La liste de ses livres est longue et belle et puissante !
Jean Giono, cet immense écrivain !
Pour ceux qui l'ont lu, il prend place sans problème aux côtés des plus grands écrivains américains. Il est leur égal. Pour les autres, qui n'ont pas lu Giono, et qui n'ont de son œuvre qu'une vision régionaliste (pour eux, Giono, c'e n'est que la Provence. D'ailleurs, cen'est pas nouveau, certains critiques déjà disaient à l'époque : "Monsieur Giono conjugue le verbe "Je suis de Manosque" à tout les temps"), bref, pour tout ceux qui ne l'ont pas lu mais qui savent toujours tout, tant pis ! Leur part du trésor leur passera sous le nez ! Pour nous, la danse ininterrompue de l'Aventure, des voyages, des couleurs, des rencontres ...
Il faut lire Giono.
Le Hussard sur le toit est l'un des plus grands romans d'aventure jamais écrit, Naissance de l'Odyssée raconte comment Ulysse le menteur fut le premier des conteurs, Le Serpent d'étoiles est un long voyage haletant, il en va de même pour Jean le Bleu (dont j'avais à l'époque livrer quelques citations sur ce forum bleu aussi !), L'Iris de Suse est un récit aiguisé à la lame du couteau, Deux cavaliers de l'orage : le titre seul donne envie d'ouvrir le livre, Un roi sans divertissement, Colline, ainsi que les nouvelles contenues dans L'eau vive et le Déserteur, chacun de ces textes s'alignent aux côtés de ceux de grands auteurs comme Faulkner ou Steinbeck : ils ont l'acuité des premiers romans noirs américains, de Caldwell et d'autres, ces articles et écrits pacifistes aujourd'hui réunis dans un recueil du même nom, auquel on peut ajouter Le grand troupeau qui raconte la folie de la Grande Guerre et vous serre la tête et le cœur mieux que beaucoup d'autres romans traitant de la même période ... ces livres et beaucoup d'autres encore. Giono a beaucoup - et bien - écrit.
... Notamment Pour saluer Melville, celui que je viens d'achever, celui qui a motivé l'écriture de ces quelques lignes, et qui n'est plus ni moins qu'une aventure inédite de Corto Maltese ! Surprenant ! Formidable ! Jamais ces deux figures n'auront été aussi proches.
En 1941, Giono qui a traduit Moby Dick quelques années auparavant tire son chapeau à cette œuvre majeure et à son auteur. Surtout à son auteur.
S'en suit la relation d'une partie de la vie de Melville. Un essai ? Un hommage romancé. Et ce petit goût maltesien - dans le rythme du récit, dans les personnages, les décors - donne encore plus de saveur à la lecture. Une seconde Ballade de la mer salée ? D'autres Celtiques ... ?
En 184 pages seulement, on a tout.
La mer, la terre, "l'envers, l'endroit, l'orient, l'occident" , Melville/Maltese, l'Ange terrible riant par-dessus son épaule, la belle Adelina W. faisant la contrebande du blé pour l'Irlande qui meurt de faim, sans oublier le mythique caban, car Giono nous apprend où et quand notre héros l'a acheté."Ample, chaud, authentique, usé de pluie, de vent et de travail, couleur de nuit sur la mer, un truc à se mettre à genou devant. Une vraie "cabane", une vraie "maison de marin". L'Aventure autour du monde, l'Aventure Intérieure. Les mille mystères.
Tout.
Et l'on scrute avec l'auteur "ces espaces extraordinaires".
Il faut lire et relire Giono ! La liste de ses livres est longue et belle et puissante !
- aristide hergé
- Marabout Géant
- Messages : 17549
- Enregistré le : sam. 11 juil. 2009 02:00
- Localisation : Cherchez l'anagramme ...
Re: Jean Giono
Décidément, entre Guy et David, nous avons sur ce beau forum deux critiques littéraires qui savent nous communiquer leur enthousiasme !
Le fait qu'ils soient tous deux des artistes de talent n'est peut-être pas une coïncidence fortuite ...
Le fait qu'ils soient tous deux des artistes de talent n'est peut-être pas une coïncidence fortuite ...
"Le patriotisme, c'est d'abord l'amour des siens. Le nationalisme, c'est d'abord la haine des autres" (Romain Gary)
- yan59
- Marabout Géant
- Messages : 11765
- Enregistré le : mer. 19 mai 2010 02:00
- Localisation : un petit village du Ferrain, au nord de Lille
Re: Jean Giono
c'est si bien dit que je ne sais que plussoyer !aristide hergé a écrit :Décidément, entre Guy et David, nous avons sur ce beau forum deux critiques littéraires qui savent nous communiquer leur enthousiasme !
Le fait qu'ils soient tous deux des artistes de talent n'est peut-être pas une coïncidence fortuite ...
Je ne procrastine pas, j'attends d'être plus vieux et donc plus expérimenté !
- lagon requin
- Marabout Géant
- Messages : 14199
- Enregistré le : dim. 12 juil. 2009 02:00
Re: Jean Giono
Je plussoie aussi
je rêve d'un train très grand où la paix voyage avec tous les enfants et que nous puissions voir les spectacles de l'amour où on nous donne de l'affection.
Erika Johana Quintero ,14 ans
Erika Johana Quintero ,14 ans
- Guy Bonnardeaux
- Marabout Collection
- Messages : 8555
- Enregistré le : lun. 27 juil. 2009 02:00
- Localisation : In A Yellow Submarine on its way to Strawberry Fields, I Imagine ..
Re: Jean Giono
Merci.
En ce qui concerne le texte de David, il est très beau, l'écriture en est aérienne et il émane de ces lignes tout l'enthousiasme de notre ami pour l'oeuvre et la personnalité de Giono.
Ces lignes atteignent leur but : donner envie de lire les livres évoqués. Tout ce qu'en dit en effet Jerk va me faire découvrir ces pages d'autant plus que, parmi mes nombreuses lacunes, il y a celle-là : je n'ai jamais lu Jean Giono ... mais cela ne saurait tarder, grâce à l'analyse qui précède.
Cette accointance avec Corto m'intrigue beaucoup et, autre lacune, j'ignorais que Giono avait traduit Moby Dick dont je connais la trame mais que je n'ai jamais lu non plus.
Et donc, merci beaucoup cher David pour cette belle évocation
En ce qui concerne le texte de David, il est très beau, l'écriture en est aérienne et il émane de ces lignes tout l'enthousiasme de notre ami pour l'oeuvre et la personnalité de Giono.
Ces lignes atteignent leur but : donner envie de lire les livres évoqués. Tout ce qu'en dit en effet Jerk va me faire découvrir ces pages d'autant plus que, parmi mes nombreuses lacunes, il y a celle-là : je n'ai jamais lu Jean Giono ... mais cela ne saurait tarder, grâce à l'analyse qui précède.
Cette accointance avec Corto m'intrigue beaucoup et, autre lacune, j'ignorais que Giono avait traduit Moby Dick dont je connais la trame mais que je n'ai jamais lu non plus.
Et donc, merci beaucoup cher David pour cette belle évocation
- S.S.S.
- Marabout Géant
- Messages : 22405
- Enregistré le : ven. 10 juil. 2009 02:00
- Localisation : A côté de mes pompes
Re: Jean Giono
Il y a deux auteurs qui ont écrit de si belles choses sur la Provence dans des registres différents: Pagnol aux histoires merveilleuses, à l'atmosphère bon enfant sans doute et Giono, le plus souvent contant le malheur avec des livres FORMIDABLEMENT bien écrits. Je n'ai lu que peu de lui (et c'est un tort) Regain par exemple (dont Pagnol mit en scène le film éponyme).
Giono a mettre dans toutes les mains et les bonnes bibliothèques
Giono a mettre dans toutes les mains et les bonnes bibliothèques
J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler (Pierre Reverdy)
- Guy Bonnardeaux
- Marabout Collection
- Messages : 8555
- Enregistré le : lun. 27 juil. 2009 02:00
- Localisation : In A Yellow Submarine on its way to Strawberry Fields, I Imagine ..
Re: Jean Giono
J'ai déjà évoqué ici ma passion pour Michel Déon qui est incontestablement mon écrivain préféré. J'ai d'ailleurs échangé une correspondance avec lui.
Si j'y reviens dans ce post, c'est parce qu'il est lui aussi un grand admirateur de Giono.
Dans son Lettres de château qui regroupe des textes consacrés à Larbaud, Morand, Toulet, Apollinaire, Stendhal,Conrad et aux peintres Manet, Poussin, Braque, il lui consacre tout un beau chapitre intitulé Giono le grand sur 12 pages que David et tout amateur de Giono appréciera certainement. Disponible chez Folio n°5218 ( moins de 10 € ).
Si j'y reviens dans ce post, c'est parce qu'il est lui aussi un grand admirateur de Giono.
Dans son Lettres de château qui regroupe des textes consacrés à Larbaud, Morand, Toulet, Apollinaire, Stendhal,Conrad et aux peintres Manet, Poussin, Braque, il lui consacre tout un beau chapitre intitulé Giono le grand sur 12 pages que David et tout amateur de Giono appréciera certainement. Disponible chez Folio n°5218 ( moins de 10 € ).
- S.S.S.
- Marabout Géant
- Messages : 22405
- Enregistré le : ven. 10 juil. 2009 02:00
- Localisation : A côté de mes pompes
Re: Jean Giono
Tu as échangé avec Michel Déon ?
J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler (Pierre Reverdy)
- aristide hergé
- Marabout Géant
- Messages : 17549
- Enregistré le : sam. 11 juil. 2009 02:00
- Localisation : Cherchez l'anagramme ...
Re: Jean Giono
Décidément, Guy nous épatera toujours !
"Le patriotisme, c'est d'abord l'amour des siens. Le nationalisme, c'est d'abord la haine des autres" (Romain Gary)
Re: Jean Giono
Oui, Guy en avait déjà parlé, il me semble.
Sinon, pour Lettres de château, j'avais vu cela en effet, mais je n'ai pas lu les pages consacrées à Giono.
J'aime énormément Topaze, Jofroi (adapté avec brio d'une nouvelle de Giono), les quatre tomes de ses Souvenirs d'enfance, et aussi la pièce intitulée Jazz aussi qui est pour moi l'une de ses œuvres les plus fortes !
Et c'est découvrant que Pagnol avait adapté certains de ses scripts de textes de Giono que je me suis tourné vers ce dernier.
Le ton des livres de Giono est plus dur que dans ceux de Pagnol, son écriture plus fournie, foisonnante, plus musicale encore.
Mais cette dureté décrit aussi le bonheur. Je ne dis pas que Giono va plus loin que Pagnol, car on peut aller au fond des choses, toucher le fond du problème, en usant de la douceur, mais c'est un fait : Giono a exploré d'autres paysages, d'autres périodes, voyages et caractères. Il a plus écrit, aussi.
Et si beaucoup de ses livres évoque la Provence, je dirais qu'elle disparait quand Giono le veut au profit d'un voyage renversant !
La description de la Provence devient alors celle de la Nature toute entière, il n'y a plus de frontière !
Dans Naissance de l'Odyssée, la nature grecque est là : Giono s'est évidemment inspiré de son pays mais la transposition est parfaite, et ainsi débute le voyage : c'est bien en Grèce que le lecteur se retrouvera plongé ...
Dans Jean le Bleu, il suffit à Giono d'évoquer en quelques lignes le passé de personnages, les visions et les musiques qui sont les leurs, pour qu'on aperçoive immédiatement devant nous d'autres terres lointaines, mais aussi d'autres ciels étoilés ...
Et que dire des nombreuses fois où l'écrivain parle avec une précision hallucinante du caractère de l'homme, de la femme, et les milliers de couleurs qu'ils portent avec eux : dès lors, la plongée est totale et nous voilà emportés loin, très loin !
Sinon, pour Lettres de château, j'avais vu cela en effet, mais je n'ai pas lu les pages consacrées à Giono.
Personnellement, j'ai découvert Giono grâce à Pagnol, dont j'ai presque tout lu.S.S.S. a écrit : Pagnol aux histoires merveilleuses
J'aime énormément Topaze, Jofroi (adapté avec brio d'une nouvelle de Giono), les quatre tomes de ses Souvenirs d'enfance, et aussi la pièce intitulée Jazz aussi qui est pour moi l'une de ses œuvres les plus fortes !
Et c'est découvrant que Pagnol avait adapté certains de ses scripts de textes de Giono que je me suis tourné vers ce dernier.
C'est un bon résumé, et heureusement, Giono ne conte pas que le malheur.S.S.S. a écrit :Pagnol aux histoires merveilleuses, à l'atmosphère bon enfant sans doute et Giono, le plus souvent contant le malheur avec des livres FORMIDABLEMENT bien écrits.
Le ton des livres de Giono est plus dur que dans ceux de Pagnol, son écriture plus fournie, foisonnante, plus musicale encore.
Mais cette dureté décrit aussi le bonheur. Je ne dis pas que Giono va plus loin que Pagnol, car on peut aller au fond des choses, toucher le fond du problème, en usant de la douceur, mais c'est un fait : Giono a exploré d'autres paysages, d'autres périodes, voyages et caractères. Il a plus écrit, aussi.
Et si beaucoup de ses livres évoque la Provence, je dirais qu'elle disparait quand Giono le veut au profit d'un voyage renversant !
La description de la Provence devient alors celle de la Nature toute entière, il n'y a plus de frontière !
Dans Naissance de l'Odyssée, la nature grecque est là : Giono s'est évidemment inspiré de son pays mais la transposition est parfaite, et ainsi débute le voyage : c'est bien en Grèce que le lecteur se retrouvera plongé ...
Dans Jean le Bleu, il suffit à Giono d'évoquer en quelques lignes le passé de personnages, les visions et les musiques qui sont les leurs, pour qu'on aperçoive immédiatement devant nous d'autres terres lointaines, mais aussi d'autres ciels étoilés ...
Et que dire des nombreuses fois où l'écrivain parle avec une précision hallucinante du caractère de l'homme, de la femme, et les milliers de couleurs qu'ils portent avec eux : dès lors, la plongée est totale et nous voilà emportés loin, très loin !