Parution d'un essai sur Pierre Pelot

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Raymond Perrin
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Parution d'un essai sur Pierre Pelot

Message par Raymond Perrin »

Parution de l’essai : Pierre Pelot L’écrivain raconteur d’histoires
L’Harmattan, mars 2016, 392 pages, 24 pages d’illustrations

Le long cheminement multigenre de Pierre Pelot au cours de 50 années d’écriture n’a pas toujours permis d’apprécier à sa juste mesure ni l’essentiel de son œuvre, ni l’originalité d’un parcours d’écrivain à bien des égards exemplaire. Voyageur immobile dans ses Hautes-Vosges natales où il vit toujours, après des essais de bandes dessinées, il commence par écrire des westerns inspirés par sa profonde connaissance de la conquête de l’Ouest, ce qui le conduit à créer le personnage de Dylan Stark, héros d’une longue série originale et antiraciste.
D’abord publié dans les collections pour la jeunesse où les distinctions abondent, dès 1972, il aborde à la fois le fantastique, le roman policier et surtout la science-fiction, avec des romans paraboliques, d’abord sous le nom de Suragne imposé par le Fleuve Noir.
Soucieux de ne vivre que de sa plume et élargissant encore son champ d’action, il livre, en plus de nombreuses nouvelles, des romans sociaux et contemporains souvent situés en Lorraine, adaptés parfois à la télévision. Primé par ses pairs en 1977 et 1978 pour des récits de S-F comme Transit et Delirium Circus, en phase avec l’esprit contestataire de l’époque, il ne tarde pas à s’ouvrir aux cycles et séries du genre, puis au roman noir, souvent sombre.
Le raconteur d’histoires qui attend que les histoires viennent à lui entre dans la littérature générale au cours des années 80 en touchant un nouveau public. Des rencontres vont l’encourager à écrire pour le théâtre, le cinéma qui adapte L’Été en pente douce, et à entreprendre plusieurs novélisations réussies, comme Le Pacte des loups.
Encore plus hardiment, il entreprend avec Yves Coppens les cinq volumes de la saga de « paléofiction », Sous le vent du monde. Après son monumental et inclassable chef-d’oeuvre, C’est ainsi que les hommes vivent, il est enfin reconnu comme un écrivain de littérature générale où l’on cesse de le ranger dans les tiroirs commodes et vains des genres.
Cet essai vise à donner d’un auteur de près de 200 romans une vision ample et équitable, éloignée des images stéréotypées nées d’une lecture trop partielle de cette œuvre protéiforme.

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Boy
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Re: Parution d'un essai sur Pierre Pelot

Message par Boy »

:D Merci de cette info, Raymond!
Mais tu omets de nous signaler que tu es très impliqué dans la parution de cet ouvrage... ;)
Il me semble d'ailleurs que tu n'en es pas à ton coup d'essai au niveau écriture... :w:
Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi, ton oeuvre, ton parcours...etc.(et Pierre PELOT, très apprécié ici)?
Dans la partie "Présentations" du forum, par exemple... :D viewtopic.php?f=4&t=14
Au plaisir de te lire!
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Boy
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Re: Parution d'un essai sur Pierre Pelot

Message par Boy »

:D Curieux, j'ai déjà trouvé ceci...



Raymond Perrin est né à La Bresse dans les Vosges le 29 avril 1940, il a été instituteur, professeur de collège en français, histoire-géographie et arts plastiques avant de terminer sa carrière comme professeur documentaliste (et cela se voit dans la table des matières où l’auteur nous offre à la fois un index des noms de personnes (pages 377-387) et une table des illustrations (pages 391-392). Retraité il a publié en particulier certains ouvrages d’étude de la littérature de jeunesse.

Ici il s’est donné pour mission de donner une vision globale de l’ensemble d’œuvre de Pierre Pelot né en 1945 dans les Vosges au pied du Ballon d’Alsace où il réside toujours. C’est un auteur très prolixe qui s’est de plus essayé à plusieurs genres (pour un lectorat d’adultes ou de jeunes) comme la BD, le roman policier, la science-fiction, le western, l’héroic fantasy, théâtre… Parfois il s’est même amusé à les pasticher. Certaines de ses œuvres ont été adapté au cinéma, la plus célèbre est sans doute L’été en pente douce avec Pauline Lafont comme actrice principale (peu avant sa mort), Jacques Villeret et Jean-Pierre Bacri.


Les thèmes abordés dans les ouvrages sont présentés, ainsi celui de la répression de la Résistance dans les Vosges est traité dans Maria. L’ouvrage est largement illustré, essentiellement par des couvertures de livres mais aussi par une lettre d’Hergé à Pelot de 1963 où ce dernier l’encourage à écrire mais pas des BD et justement une planche de BD inédite.

On devine par la table des matières le côté encyclopédique de l’ouvrage de Raymond Perrin :

I L’écrivain Pierre Pelot, ici et maintenant (5-54)

II De la bande dessinée aux premiers romans (55-74)

III Dylan Stark, le justicier métis errant de l’après-guerre (75-106)

IV Des récits contemporains issus du terroir (107-124)

V Pelot en pente douce ou rondes bosses ou les traces du cadre lorrain (125-148)

VI Quand les horizons familiers deviennent fantastiques (149-158)

VII De La Septième Saison à La Nuit du Sagittaire : Soixante paraboles ou récits de science-fiction ? (159-210)

VIII Les cycles et séries de science-fiction (211-244)

IX Naissance et succès de la « paléofiction » (245-262)

X Polars, thrillers et romans noirs, « noirs pour la vie » (263-286)

XI De la pièce de théâtre au roman. Filmographie critique et novélisations. Œuvres pour la radio (287-314)

Bibliographie chronologique des romans (315-344)

Bibliographie des nouvelles, des textes d’humeur et des textes courts par Raymond Perrin, Alain Sprauel et Bernard Visse (345-354)

Bibliographie chronologique des notices, études, ouvrages, articles, fanzines et journaux (355-375)

Bref à la fois le titre idéal pour les fans de cet auteur et pour ceux qui désireraient le découvrir.

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Et cela... (Mais il y en a beaucoup d'autres) :shock:


Il y a 50 ans, Pierre Pelot publiait son premier roman. Il est donc pertinent de rendre compte du long cheminement multigenre du plus grand écrivain contemporain vosgien.

Que l’auteur de l’essai fasse le pari audacieux de présenter l’œuvre intégrale de Pierre Pelot en quelque 400 pages étonne moins quand on connaît ses travaux pour la connaissance de l’écrivain vosgien.

Après une première synthèse parue dans Les Cahiers de l’imaginaire en 1985, dix ans plus tard, dans Les Cahiers vosgiens l’essayiste publie « Pierre Pelot Chasseur d’histoires ». Il propose encore dans le recueil de nouvelles L’Assassin de Dieu, une bibliographie commentée des 150 romans publiés en 1998. Il a souvent abreuvé l’indispensable site « EcriVosges » animé par Bernard Visse de divers travaux, comme Le lexique vosgien, les régionalismes lorrains et quelques traditions locales dans les romans de Pierre Pelot.

Rien de plus naturel qu’après plus de quatre décennies de fréquentations des récits pelotiens, il écrive une approche raisonnée de toute une œuvre aussi immense que fortement imaginative de « l’ogre » de la Haute Moselle.

« Raconteur d’histoires », l’écrivain Pierre Pelot l’a toujours été mais aujourd’hui, c’est l’écrivain qui est traduit dans de nombreuses langues et unanimement reconnu.
L’écriture de romans populaires et de récits présents dans les collections destinées à la jeunesse ont retardé l’accession du grand public à son œuvre.

Or, livre après livre, Pierre Pelot n’a cessé près de deux cent fois de remettre « l’ouvrage » « sur le métier ».

De 1966 à aujourd’hui, chaque décennie a imposé une image différente et schématique du romancier. Après une brève expérience dans la bande dessinée et les encouragements d’Hergé, le père de Tintin, les années 60 sont surtout celles des premiers romans westerns (à partir de La Piste du Dakota) et de la série Dylan Stark, un antihéros métis franco-indien errant au lendemain de la Guerre de Sécession. Il introduit dans ses récits sa connaissance profonde de la conquête des Etats-Unis. Pierre Pelot contribue, dans les années 70, à l’essor des romans et collections pour adolescents en abordant, dans des romans inspirés par le terroir vosgien (comme Le Pain perdu, Le Pantin immobile, Fou comme l’oiseau, trois récits adaptés à la télévision), des thèmes jusqu’alors absents, comme la solitude de la vieillesse, l’amitié trahie, l’intolérance ou la marginalité… Il situe volontiers ses récits dans les montagnes en rondes bosses et les paysages en pente douce de Saint-Maurice-sur-Moselle et des environs.

Dès 1972, Pelot, d’abord sous le pseudonyme de Pierre Suragne, s’illustre en écrivant de remarquables paraboles de science-fiction, comme Transit, Delirium Circus, couronnées par des prix. Il n’a pas tardé à s’ouvrir aux séries et aux cycles du genre, en particulier à travers le cycle Les Hommes sans futur, avant de s’essayer aussi avec succès au fantastique.

Le polar et le roman noir l’attirent à leur tour. Le cinéma a amplifié le succès de L’Été en pente douce et la bande dessinée de Baru, celui de Pauvres zhéros. Changeant une fois de plus son fusil d’épaule, depuis Le Rêve de Lucy jusqu’à la saga en 5 tomes Sous le vent du monde, Pelot aborde ensuite le roman préhistorique, avec la collaboration scientifique d’Yves Coppens. La littérature dite « blanche » ou « générale », pourtant présente au cœur des années 80, par exemple grâce à Elle qui ne sait pas dire je (Plon) et Si loin de Caïn (Flammarion), n’est guère perçue par la critique qu’au début du XXIe siècle, surtout à l’issue de l’écriture de son chef-d’œuvre : C’est ainsi que les hommes vivent, une vaste fiction historique. Au début du XXIe siècle, des romans parus chez Héloïse d’Ormesson, comme L’Ombre des voyageuses, Les Normales saisonnières ou Maria sont remarqués par la critique et Pelot multiplie les références autobiographiques dans Méchamment dimanche (Prix Marcel Pagnol) ou La Montagne des bœufs sauvages, hymne lyrique à sa région des Hautes Vosges.

Pour aller plus loin que des vues simplistes et restreintes, dues à des lectures parcellaires et hasardeuses, il convient d’ajouter au panorama des œuvres pelotiennes, outre le conte pour enfants, les pastiches et les parodies du western et de l’héroic fantasy (Konnar le barbant), les chroniques, les nouvelles. Toujours soucieux de ne vivre que de sa plume, Pelot a étendu le champ de l’écriture au roman de littérature générale, aux pièces de théâtre (qui sont parfois devenues des romans très travaillés, comme La Ville où les morts dansent toute leur vie), à la peinture, et, – retour aux sources -, au scénario de bande dessinée, sans négliger non plus les scénarii pour la radio, le cinéma, la télévision et les novélisations (comme celle très réussie pour Le Pacte des loups)…

Brisant le cliché de l’ermite vosgien « muet » caché dans son repaire de Saint-Maurice-sur-Moselle (son village nommé ou caché dans 33 romans), le romancier a multiplié les séances de dédicaces, répondu aux invitations des radios et télévisions, acceptant volontiers de participer au F.I.G. (Festival International de Géographie de Saint-Dié) et aux Imaginales d’Épinal, à des salons littéraires, comme Le Livre sur la Place de Nancy, L’Été du livre de Metz, en passant par Paris, Colmar ou Saint-Louis…

Pelot a créé des personnages plus nombreux que les habitants de son village. Quel marathon époustouflant pour ce romancier prolixe et protéiforme !

Preuve que Pelot est l’auteur d’une œuvre aussi diverse que généreuse, aussi multiple qu’elle est surprenante, il aura fallu trente pages pour présenter la seule bibliographie chronologique de ses romans (aujourd’hui souvent numérisés chez Bragelonne).
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Boy
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Re: Parution d'un essai sur Pierre Pelot

Message par Boy »

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Re: Parution d'un essai sur Pierre Pelot

Message par aristide hergé »

Ha oui, quand même ! Décidément, c'est du lourd en ce moment sur notre forum ! :pouce:
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