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Re: John Lennon immortel

Posté : lun. 11 janv. 2021 12:34
par Guy Bonnardeaux

Dernier message de la page précédente :

Imagine est un hymne. Planétaire.

Je mets la dernière main au texte promis cette semaine...

Re: John Lennon immortel

Posté : mer. 13 janv. 2021 00:05
par Guy Bonnardeaux
Comme promis, j'ai travaillé, j'espère que cela vous intéressera...
Image About the great John Lennon
Image John Lennon avait beau jouer les durs, c’était un tendre.

Un écorché vif aussi. Avec pas mal de tristesse enfouie. De manque d’amour également…

Abandonné par son père, steward maritime, la situation de sa mère Julia fait qu’il ne peut vivre avec elle. Il est donc confié par un conseil de famille à l’une des sœurs de celle-ci, qui restera connue dans l’histoire sous le nom de Tante Mimi, épouse George Smith.

Mimi et George élèveront John dans leur maison Mendips sur Menlove Avenue à Liverpool.

Très sévère, vieille Angleterre, Mimi n’aimait pas les fréquentations de John, ni ses aventures féminines. Elle n’aimait pas non plus voir Paul McCartney débarquer chez elle pour répéter avec John. Elle disait à son neveu que si la guitare c’était très bien, ce n’était pas avec cela qu’il gagnerait sa vie…

Avec le recul, ces mots ne manquent pas d’ironie…

L’absence de Julia, sa mère, a traumatisé John. Un triste état de chose qui l’a toujours perturbé et le poursuivra sa vie durant. Quand les relations entre Mimi et sa soeur s’améliorent enfin, il peut voir Julia plus souvent jusqu’au jour où – John avait alors 18 ans – la malheureuse perd la vie, renversée par une voiture pilotée par un policier, conducteur débutant.

Le garçon perd ainsi sa mère pour la seconde fois...

John ne se remettra vraiment jamais de ce drame qui le hante et revient dans certaines de ses chansons les plus marquantes..

Sous des dehors de leader, dur et costaud, Lennon s’est toujours posé beaucoup de questions sur le monde qui l’entoure, ses dérives, ses inégalités et il ne manquera pas de s’investir plus tard dans une série de causes qu’il estime devoir défendre en usant de sa notoriété.

Doué d’un humour particulier ( à l’école, un jour qu’il devait évoquer un voyage par un dessin, il avait représenté un bossu… personne n’avait compris où il avait voulu en venir ), il pratique très tôt les jeux de mots, en invente et les mélange pour créer un vocabulaire bien à lui.

Ce sens de l’humour si particulier est très présent dans ses interviews comme dans les pages de ses deux livres, In His Own Write publié en 1965 ( adapté en français sous le titre En flagrant délire ) et A Spaniard In The Works ( Un Espagnol à l’usine ou Un Espagnol en préparation, selon les interprétations ).

Mais le garçon demeure un angoissé qui trouve refuge dans ses mondes à lui, très influencés par Lewis Caroll et Alice in Wonderland ou The Wind In The Willows ( Le vent dans les saules ) de Kenneth Grahame.

Le premier album des Beatles – le toujours jeune Please Please Me - compte ainsi en face 2 une chanson qui exprime en quelques vers cette facette du caractère introspectif du jeune homme.

There’s A Place
https://www.google.com/search?client=fi ... es+beatles

Il existe un endroit où je peux me réfugier quand je me sens mal, triste… c’est dans mon esprit, là où le temps n’existe pas quand je suis seul…

Si la vie de Beatle offre évidemment ses avantages financiers et autres, elle n’est cependant guère facile à vivre. Le succès est bien-sûr immense, mondial, le groupe gagne, et surtout fait gagner, de l’argent…

Comme le dit George Harrison dans Anthology, l’industrie du velours et du textile, par exemple, avait été relancée en U.K. grâce aux modes influencées par le groupe ( costumes Pierre Cardin, notamment ) et en récompense, ils n’avaient reçu qu’une breloque en fer dite de prestige ( M.B.E.)…

Le problème principal ce sont ces tournées incessantes, ces voyages sans fin, épuisants, ces concerts où finalement, aucun des quatre ne sait s’il joue juste, le bruit des foules déchaînées noyant le son du matériel trop peu puissant de l’époque.

La lassitude, le désenchantement sont bien visibles sur la photo de pochette de l’album Beatles For Sale qui n’est d’ailleurs pas, loin de là, leur meilleur…

John sent d’ailleurs qu’il perd pied d’une certaine façon et il y fait référence dans la chanson Help !

https://www.youtube.com/watch?v=2Q_ZzBG ... &index=596

Quelqu’un, au secours ! Jusqu’à présent je n’ai jamais eu besoin de l’aide de quelqu’un, mais ce temps-là est passé, je ne me sens plus si sûr de moi, j’ai changé d’avis, j’ouvre les portes à quelqu’un, aidez-moi si vous le pouvez, je suis si mal, j’apprécierais quelqu’un près de moi, aidez-moi à remettre les pieds sur terre, mon indépendance a disparu, je me sens en insécurité, aidez-moi…

Il a déjà évoqué ces sentiments d’abandon sur l’album précédent avec I’m A Loser

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Je suis un perdant, je ne suis pas celui que je donne l’impression d’être, même si je ris et que je fais le clown, derrière le masque se cachent mon mal être, mes larmes coulent comme la pluie tombe du ciel, est-ce pour elle ou pour moi que je pleure..

Même s’il laisse entendre qu’il s’agit de la fin d’une idylle, c’est un artifice, il parle de lui, de ce qu’il ressent…
Et au fond, McCartney lui aussi évoque la nostalgie d’un passé plus souriant dans Yesterday

Je ne suis plus la moitié de l’homme que j’étais…

Lennon se réfugie donc dans ses rêves, sa nostalgie et écrit de véritables petits chefs-d’œuvre comme In My Life, Nowhere Man, plus tard Strawberry Fields Forever

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube
https://www.google.com/search?client=fi ... be+beatles
https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Parce que malgré tout, une chose importante ne change pas : le plaisir de créer et de faire avec talent sde la ( très ) bonne musique.

Revolver et Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ne contiennent pratiquement pas de chanson consacrée au questionnement personnel de John, pas de texte qui évoque ses manques par rapport à sa mère.

Parce que nous sommes alors à l’heure psychédélique, les morceaux évoquent des images, des couleurs, du surréalisme, du spiritualisme oriental aussi et des allusions aux substances en vogue à l’époque. John peut ainsi s’adonner à sa passion pour les univers différents, les rêveries, les délires et jouer avec les mots. Tout cela merveilleusement coloré de musiques nouvelles, de sons inconnus, innovants comme lorsque George apporte un tamboura indien pour Tomorrow Never Knows dont le texte est inspiré de l’Expérience psychédélique de Timothy Leary, lui-même inspiré du Livre des morts tibétain, Padmasambhava…

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Lucy in the Sky with Diamonds, Being For the Benefit of Mr Kite, A Day in the Life sont d’autres exemples de cet univers particulier.

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube
https://www.google.com/search?client=fi ... be+beatles
https://www.google.com/search?client=fi ... be+beatles

Et puis, l’époque étant ce qu’elle est, il faut envoyer un message d’amour au monde et le groupe crée All You Need Is love en mondovision, un morceau qui restera un des hymnes absolus des sixties…

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Malheureusement, avec le temps et l’expression des égos, demeurer le groupe soudé et insouciant des débuts devient de plus en plus malaisé. On sent bien au fil du temps, à l’écoute des albums ou des singles, qui a écrit quoi et se met en avant. On devine aussi les tensions quant aux chansons à retenir pour les disques et celles à éliminer.

George Harrison, par exemple, n’a généralement droit qu’à deux ou trois plages alors qu’il compose du bon matériel, de belles mélodies, revendicatives parfois ( Taxman qui ouvre Revolver ).

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Il a tellement de bonnes musiques en réserve que le groupe séparé, il sortira carrément un triple album ( qui atteindra les sommets ) dont deux disques, quatre faces, sont des compositions personnelles de haut niveau ( le troisième disque du coffret étant une jam )…

Du côté des dissensions, Le double album blanc est exemplaire.
Chacun amène et impose SES chansons même si elles sont toujours co-signées Lennon-McCartney et on en fait un double L.P. Cependant, quelques plages mises à part, on perçoit que la totale cohésion du début s’effrite, même si le résultat final est superbe.

Certaines plages sont à peine des essais ( Wild Honey Pie, Why Don’t We Do it on the Road de Paul par exemple ) dont on comprend mal la présence et l’utilité.

Parmi les siennes, John Lennon en place une qui raconte bien l’état dans lequel il se trouve alors, I’m So Tired..

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Je suis si fatigué, je ne sais pas quoi faire, je suis si fatigué, mon esprit est tourné vers toi, je me demande si je ne ferais pas mieux de t’appeler mais je sais ce que tu ferais, tu dirais que je me moque de toi, mais ceci n’est pas une blague, cela me fait du mal, tu sais que je ne sais pas dormir, je n’arrive pas à m’arrêter de penser, tu sais cela fait trois semaines que je deviens fou, tu sais je te donnerais tout ce que j’ai pour un peu de tranquillité d’esprit…

A qui s’adresse-t-il ? A Yoko ? A Paul ? A lui-même ? Aux Beatles en tant que groupe ?... C’est aussi une époque où le LSD notamment joue un rôle dans les créations artistiques…

Et puis, sur cet album, le psychédélisme étant passé, Lennon revient à ses thèmes personnels et son éternel chagrin maternel avec Julia

https://www.google.com/search?client=fi ... +you++tube

La moitié de ce que je dis n’a aucun sens, mais je le dis simplement pour te joindre, Julia, l’enfant de l’océan m’appelle, alors je chante une chanson d’amour, Julia, yeux de coquillage, un sourire de vent m’appelle, alors je chante une chanson d’amour, Julia, ses cheveux couleur de ciel flottent et scintillent, Julia…

Beaucoup de chansons du dit White Album ont été travaillées chez George et puis en Inde à Rishikesh où les Beatles, leurs épouses, Mia Farrow, sa sœur ( Dear Prudence ), Donovan, Mike Love des Beach Boys, d’autres encore, ont rejoint le Maharishi Mahesh Yogi pour y méditer…

C’est une période très compliquée, anxiogène pour les Beatles.

Ils ont perdu leur manager et mentor Brian Epstein, l’homme qui avait dessiné leur carrière et tenait d’une main de fer la partie business. Un monde totalement étranger pour les quatre musiciens puisque Epstein et NEMS s’occupent de tout…

Le film Magical Mystery Tour, même s’il contient de la bonne musique publiée sous forme d’un très beau petit livre avec deux 45t, est un fiasco commercial, les gens n’étant pas prêts pour ce genre de chose totalement hors des sentiers battus.

La boutique Apple dans Marylebone à Londres, au coin de Baker et de Paddington Streets, devient un gouffre financier et finit pillée sans vergogne.

Après Epstein, les Beatles voulent faire les choses eux-mêmes. Produire les disques sur leur propre label, Apple, aider des artistes, lancer toutes sortes d’initiatives, tout cela dans le cadre de l’underground londonien de l’époque… Beaucoup s’en sont mis plein les poches à leurs dépens, évidemment…

D’où, sources de conflits, de mésententes… et sans Epstein, tout est compliqué.

Musicalement aussi. Pas pour ce qui est de composer de bons morceaux mais bien pour en faire des disques. N’est pas producteur, canalisateur, metteur en forme qui veut, c’est un métier qui ne s’improvise pas. Sans le doué George Martin, l’album Let It Be, même s’il se vend très bien, est un fiasco artistique au niveau de la cohésion comme de la production.

Luxueuse présentation mais absence d’âme, d’unité avec pourtant quelques très belles chansons… lamentablement produites, travail raté commandé par John en dernier recours, à Phil Spector…

Et puis un nouveau personnage s’impose dans l’environnement des quatre depuis quelques temps : Yoko Ono. John l’emmene partout, même en studio ( où après un accident d’auto, il a d’ailleurs fait placer un lit ), ce qui forcément n’est pas du goût des trois autres…

C’est donc bien la fin des Beatles en tant que groupe, même si le disque Abbey Road – qui ne réunit pas tout le monde en même temps mais avec heureusement George Martin et son équipe aux commandes – demeure un magnifique chant du cygne…

And then ? What to do ?
Image George Harrison avait publié un disque de musique de film à consonnance très indienne intitulé Wonderwall Music… John de son côté avait, en compagnie de Yoko évidemment, sorti deux disques de musique dite expérimentale…

George marque alors un grand coup avec son coffret triple album All Things Must Pass… Une réussite de haut niveau bourrée de joyaux musicaux, de chansons bien écrites qui demeurent des indispensables de la musique comme My Sweet Lord, Isn’t it A Pity, Beware of Darkness, … Beaucoup de pointures participent à ces enregistrements, Eric Clapton, Dave Mason ( Traffic ), Gary Brooker ( Procol Harum ), Ringo Starr, Peter Frampton, Billy Preston, Ginger Baker, Ray Cooper et bien d’autres. L’album est produit par George et Phil Spector qui cette fois fait du bon travail. George enregistre avec cette œuvre un grand succès et est ainsi paradoxalement le premier Beatle à faire un tabac en solo…

John Lennon de son côté avait organisé un concert pour la paix à Toronto accompagné par Eric Clapton, Klaus Voorman ( l’ami de toujours, depuis Hamburg, ex- bassiste chez Manfred Mann et qui avait dessiné la pochette de l’album Revolver ) et Allan White ( qui deviendra batteur de Yes ). Le disque reprend quelques classiques du rock comme Blue Suede Shoes, Money, Dizzy Miss Lizzy, Yer Blues ( tiré du double blanc ), Cold Turkey et Give Peace A Chance qui devient lui aussi un hymne à la paix. La chanson officielle, sortie en single, avait été enregistrée dans une suite à Montréal à l’occasion d’un Bed-in avec une quarantaine de participants dont Timothy Leary, Allen Ginsberg, des membres de Hare Krishna…

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube

Cold Turkey aurait dû être enregistrée par les Beatles mais McCarney l’ayant jugée trop personnelle, John en fait un 45t qui rencontre un gros succès tout comme le single suivant, Instant Karma et bien-sûr Give Peace A Chance.

https://www.google.com/search?client=fi ... s+you+tube
https://www.google.com/search?client=fi ... n+you+tube

Pour ce qui concerne le disque live à Toronto, la face 2 présente peu d’intérêt musicalement et déborde des cris incompréhensibles de Yoko…

McCartney tripote de son côté. Un premier album assez rudimentaire simplement intitulé McCartney, mais qui fut bien reçu, suivi d’un album plus élaboré intitulé Ram

Quant à Ringo, il sort un album de reprises de vieux standards, Sentimental Journey, produit par George Martin et reprenant les grands morceaux du genre comme Night And Day, Bye Bye Blackbird, Love Is A Many Splendoured Thing,… Du beau travail qui sera bien accueilli et que personnellement j’écoute encore…

En décembre 1970, John Lennon sort enfin son premier album solo, Plastic Ono Band.

Le disque est musicalement très épuré. John a choisi Klaus Voorman pour bassiste et Ringo Starr aux drums. Billy Preston joue du piano sur God, Phil Spector ( qui a co-produit le disque avec John et Yoko ) sur Love…

Le disque débute par un retour au drame de toujours avec la chanson Mother précédée par la sonnerie lugubre de cloches de funérailles… C’est une nouvelle fois la tristesse du fils qui n’a pas eu la chance de vivre avec sa mère ni avec son père…

Maman, tu m’as eu, mais je ne t’ai jamais eu, je te voulais mais tu ne me voulais pas, alors je dois te dire, au revoir, au revoir
Papa, tu m’as quitté mais je ne t’ai jamais quitté, j’avais besoin de toi mais tu n’avais pas besoin de moi, alors je dois te dire au revoir, au revoir
Les enfants, ne faites pas ce que j’ai fait, je ne pouvais pas marcher et j’essayais de courir, alors je dois vous dire au revoir, au revoir
Maman ne pars pas
Papa reviens


Les deux vers de la fin sont criés en crescendo comme pour évacuer ces choses qui le minent depuis tant d’années...

Il faut savoir qu’à l’époque, John et Yoko suivent une thérapie chez un psychothérapeute qui prône la théorie du cri primal comme exutoire à toutes les psychoses, rancœurs, peurs, … Le Dr Arthur Janov.

Le disque est fort influencé par cette idée, John y crie souvent.

Comment interpréter cette chanson ? Est-ce encore l’expression du manque qu’il vit depuis toujours ? Ou veux-t-il mettre un point final à cette douleur ?

La chanson suivante, Hold on, est une sorte de mantra qu’il répète pour se donner du courage et se soutenir…

Tiens bon John, John tiens bon, ça va aller, tu vas gagner la bataille…

Dans I Found out, il rejette bien des idées reçues en déclarant qu’il a découvert la vérité ( ? ) par lui-même. Il rejette tous ces gens qui s’appellent frères, dit que Jesus ne descendra pas du ciel, il vilipende ceux qui ne font rien que de regarder leur nombril ( il le dit plus crûment ), il dit que Hare Krishna ne vous apportera rien mais vous rendra fou à ne rien faire, il dit qu’il n’y a pas de guru qui peut lire dans l’esprit
( allusion au Maharishi ? ), il dit qu’il a tout connu, tout vu, comme la religion depuis Jesus jusqu’à Paul ( là, un petit coup à son vieux compagnon … ), il prévient du danger de la dope, c’est à chacun de combattre sa propre douleur…

En fait, il règle ses comptes envers pas mal de dérives et de croyances..

Working Class Hero ( Héros de la classe ouvrière … une classe à laquelle il n’a cependant jamais appartenu ) est une grande chanson, très dylanesque par son style et dans laquelle il décrit parfaitement les travers de la société en fonction du milieu dans lequel on naît…

Dès ta naissance, ils te rabaissent… ils te font mal chez toi, ils te frappent à l’école… ils te haïssent si tu es intelligent et ils dénigrent les sots… jusqu’à ce que tu deviennes fou à ne pas suivre leurs consignes… quand ils t’ont torturé et effrayé pendant une vingtaine d’affreuses années, ils s’attendent à ce que tu choisisses un boulot où tu ne peux réellement fonctionner tant tu as peur… ils t’abrutissent avec la religion, le sexe et la télé, et tu arrives à penser que tu es intelligent et sans problème de classe et libre mais tu es toujours un f… imbécile autant que je puisse en juger.. Ils te disent encore qu’il y a de la place au sommet mais d’abord tu dois apprendre à sourire en tuant ( il évoque la guerre ) si tu veux vivre comme les gens tout en haut … C’est dur d’être un héros de la classe ouvrière… Si tu veux être un héros, suis moi, tout simplement…

C’est fort, dur, juste et clair, c’est une chanson critique qui atteint bien sa cible…

Isolation parle encore de l’humain, de ses craintes, ses peurs, ses erreurs, ses détresses…

Nous avons peur de l'autre, peur du soleil, isolation, le soleil ne disparaîtra jamais mais le monde peut très bien ne pas durer beaucoup d’années, isolation

Remember est de la même veine et fait se pencher l’auditeur sur son passé, quand les héros ne perdaient jamais, quand les adultes étaient grands et l’auditeur petit, quand les parents rêvaient de devenir des célébrités… Une chanson sur les espoirs de réussite et sur l’ambition.

Love porte bien son titre et est une magnifique chanson.

Look At Me est une fois de plus un texte introspectif, un questionnement post Beatle…

Regarde moi, qui suis-je supposé être, que suis-je censé faire, que puis-je faire pour toi, qui suis-je ? Personne à part toi et moi ne le sait…

God est un des gros morceau du disque dans lequel il règle ses comptes avec tout le monde quand il chante que dieu est un concept par lequel nous mesurons nos difficultés, qu’il ne croit pas en la magie, au I-ching, à la bible, au tarot, à Hitler, en Jésus, en Kennedy, en Bouddah, aux mantras, en Gita, au Yoga, aux rois, en Elvis, aux Beatles, il ne croit qu’en lui, Yoko et lui qui sont des réalités…

Il ajoute que le rêve est fini, que peut-il dire encore ? Il était le faiseur de rêves mais il vit une renaissance, il était le Walrus mais maintenant il est John, et chers amis, il faut s’en faire une raison, le rêve est fini…

The Dream is over… Nous avions tant rêvé avec les Beatles…

Le disque se termine comme il avait commencé, par une chanson évoquant sa mère intitulée My Mummy’s Dead dans laquelle il dit qu’il ne peut s’enlever cette idée de la tête malgré les années, que c’est difficile à exprimer tant de peine…

Plastic Ono Band est un très grand disque même si musicalement, John fera mieux par la suite. Sur le plan de l’écriture cependant c’est une merveille car c’est un disque vrai, honnête, une collection de chansons qui racontent l’homme Lennon, tel qu’il est réellement à ce moment-là et c’est sans doute ce qui rend cette œuvre tellement unique…
Image Après il y aura Imagine et ce nouvel hymne encore plus fort que Give Peace A Chance… Inoubliable et indispensable. Sur l’album Imagine, il y a encore une chanson dans laquelle il règle des comptes avec son ancien compère mais il faut plutôt retenir le message d’Imagine dont le monde aura toujours besoin…
Image
Si ce travail vous a plu, je peux continuer avec la suite des albums et John...

ImageImageImageImageImage

Re: John Lennon immortel

Posté : mer. 13 janv. 2021 08:13
par aristide hergé
Wow ! Quel boulot ! :shock:
Bravo cher Guy et un tout grand merci ! :cheers:

Re: John Lennon immortel

Posté : mer. 13 janv. 2021 08:41
par Back Door Man
Quel travail Guy tu nous livres là. J'ai lu ça comme je lirais un roman passionnant. Tu nous gâtes vraiment en nous faisant profiter de ta grande connaissance musicale, merci beaucoup :) :pouce:

Re: John Lennon immortel

Posté : mer. 13 janv. 2021 09:35
par cachi
"C'est extra" Guy
Et tu peux (dois) continuer évidemment :kiss3: :D :kiss3:

Re: John Lennon immortel

Posté : mer. 13 janv. 2021 10:43
par jean-luc
Merci mon cher Guy!
Je vais lire ton texte ce soir, en écoutant un disque des Beattles. Je m'en régale par avance! :D :D :D

Re: John Lennon immortel

Posté : mer. 13 janv. 2021 21:44
par Nirom
Merci Guy.

Re: John Lennon immortel

Posté : jeu. 14 janv. 2021 08:44
par lagon requin
Merci Guy :kiss3: :shock: :shock:

Re: John Lennon immortel

Posté : jeu. 14 janv. 2021 10:57
par jean-luc
Mercii, mon cher Guy, pour ce récit qui nous fait revivre le fabuleux et tragique destin d'une des plus grandes figures du rock. Le texte est superbement écrit et les nombreuses illustrations sonores rendent justice au talent de John Lenon et des trois autres Beattles.

J'en ai appris des choses sur cette époque, déjà lointaine, où quatre garçons dans le vent ont révolutionné le rock à tout jamais.

Évidemment, nous attendons la suite :D

Re: John Lennon immortel

Posté : jeu. 14 janv. 2021 13:27
par Guy Bonnardeaux
Je vous remercie de m'avoir lu les amis, j'y ai beaucoup travaillé mais là avec la musique je suis aussi dans mon élément...Je vais garder ce texte pour You Can't Stop The Music ( qui en est à 300 pages environ, depuis le temps que je l'ai lancé ici )... dont j'espère toujours faire un livre... et je vais continuer, les amis...

Re: John Lennon immortel

Posté : jeu. 14 janv. 2021 13:54
par jean-luc
Guy Bonnardeaux a écrit :
jeu. 14 janv. 2021 13:27
Je vous remercie de m'avoir lu les amis, j'y ai beaucoup travaillé mais là avec la musique je suis aussi dans mon élément...Je vais garder ce texte pour You Can't Stop The Music ( qui en est à 300 pages environ, depuis le temps que je l'ai lancé ici )... dont j'espère toujours faire un livre... et je vais continuer, les amis...
"You Can't Stop The Music"... un titre très accrocheur pour un ouvrage où ton amour pour la musique s'exprime de la plus belle des façons ! :pouce: