Une anecdote que j'ai trouvée en travaillant sur la Base de données MARABOUT
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« Les Morts ont des Oreilles »
L'une de ces occasions se présente lorsque André Gérard, le créateur des collections Marabout, lui propose un pari "spectaculaire" : qu'il écrive, sous les yeux du public, un roman de 160 pages en 10 jours ouvrables, et lui, l'éditeur, le publiera en moins de vingt-quatre heures... Exploit intellectuel et exploit technique. Effet publicitaire garanti pour les deux parties.
L'idée n'est pas neuve. En 1927, Georges Simenon avait accepté un défi semblable, lancé par Eugène Merle, le directeur parisien du Merle Blanc et de Frou-Frou : installé dans une "cage de verre" , Simenon aurait écrit, au jour le jour, un roman dont le journal Paris-Matinal aurait publié quotidiennement un épisode. Seulement voilà, Paris-Matinal avait sombré avant que ne débute l'opération ... à la grande satisfaction des hommes de lettres de l'époque qui goûtaient peu d'être pris pour des saltimbanques.
Jean Falize accepte. Le protocole d'accord est signé en présence de l'actrice Marina Vlady et, le 15 décembre 1962, au beau milieu de l'Innovation à Bruxelles, installé dans un bureau vitré qui permet au grand public et à deux huissiers de justice de le tenir à l'oeil, Jean Falize commence sa rédaction. Le 27, à 18 heures, il y met le point final, et, le 28, à 17 heures, André Gérard distribue à la presse les cent premiers exemplaires du roman Les Morts ont des oreilles. Le pari est gagné.